mercredi 22 janvier 2020

Etre vivant / Ecole des Beaux-Arts de Paris

                              La captation de cette discussion :
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Pour ceux qui souhaitent (ré)écouter, c'est désormais possible ici :
 
 
Captation et réalisation du film : Charlotte Sarian

Jardinons les possibles / Grandes serres de Pantin


Vue d’installation de l’exposition “ Edward Steichen’s Delphiniums ” présentée au Museum of Art (Moma) à New York du 24 juin au 1er juillet 1936.

Fleurs bleues

En 2019, une partie de l’installation présentée au MOMA en 1936 est restituée dans les Grandes serres de Pantin. Issue de la reconstitution d’après la première exposition dédiée à des plantes modifiées à grande échelle, Emilie Benoist recompose alors des bouquets composés de matériaux environnants : carton, bambous, acier, polyester, lichens,

polystyrène, coton, polyamide, feutrine, éponges synthétiques, graines, plantes vagabondes, polychlorure de vinyle, chanvre, acryliques, scotch, estrades, etc. L’ensemble est regroupé ou collecté sur le chemin et dans l’ancienne usine de tubes d’acier.

Hauteur : 305 cm, Longueur : 255 cm, Largeur : 150 cm

Emilie Benoist élabore depuis plus de vingt ans, à travers dessins et installations, des fictions spéculatives sur l’évolution du monde, passée, présente, à venir. Un processus exploratoire qui se déplace continuellement dans le temps afin de questionner le monde vivant. En s’accaparant une nature modifiée, elle en constitue des corps, tantôt cérébraux, minéraux, architecturaux ou végétaux qui semblent s’échouer dans les lieux. Rejetés ou produits par notre environnement fragilisé, l’ensemble tente de nous interroger et éveiller cette conscience forte d’être au monde,formant des artefacts étranges et témoignant d’une archéologie qui s’annonce.

                                                      Edward Steichen’s Delphinium, 1936

Galerie des jours de Lune / Metz



                                                                      © Emilie Benoist. Série Ces Milieux, 2010. 50 x 65 cm. Graphite sur papier

                                                     © Emilie Benoist. Série Ces Milieux, 2010. 50 x 65 cm. 
                                                             Graphite sérigraphié sur encre de chine sur papier. Impression sérigraphique : Julien Sirjacq


                                                   Dans la série Ces Milieux, le graphite est " déposé " en sérigraphie sur l'encre de chine, d'après l'arbre de l'évolution de Ernst Haeckel (1866). Cette série noire, en hommage au biologiste et inventeur du terme " écologie " réalisée en 2010 lors de recherches effectuées au Muséum D'Histoire Naturelles à Paris et complétée jusqu'à présent. Elle est ponctuée d'un dessin blanc gravé à l'aiguille, représentation récente du buisson du vivant.

                                L'ensemble des dessins débutés en 1998 à Naples parallèlement à ma première exposition personnelle, sont de même format : 50 x 65 cm. Ils constituent une immense cartographie de diagrammes au gré des humeurs. Interchangeables et divisibles, ils s'assemblent, et s'exposent parallèlement aux installations dont les sujets sont environnementaux.

                                " (...) l'apparente individualité de chaque chose ou être se résout en une série de phénomènes physiques (sâmtana), biologiques ou psychiques unis à titre précaire, qui se succèdent, se mêlent ou se répètent. Dans un tel art , le tableau n'existe pas, à la façon des nôtres, comme un objet : c'est quelque chose qui arrive et qui s'efface derrière un autre tableau également passager. (...) 
L'autre face de la lune, Claude Lévi-Strauss, Seuil, 2011









Le monde sous silence / CAC La traverse


Le monde sous silence III a été présenté au CAC, Centre d’Art La Traverse en 2018 dans le cadre de l’exposition collective A Hole In Time, Commissariat de Victor Mazière.

Cette installation nomade et participative, débutée en 2014 fût augmentée jusqu’en 2018 de nombreux récits. Les images qui la constituent, ont été collectées au fur et à mesure des rencontres, mails et posts via internet, lectures en passant par le quotidien imprimé.
La forme elliptique ainsi que sa dimension d’origine ont évolué tout en conservant sa nature intime : un ensemble non exhaustif de récits dont la caractéristique est le mot monde autours d’atlas, d’ouvrages de classifications en sciences naturelles, de romans de fictions, de documentaires  etc… regroupés dans deux proto-éditions rassemblant le projet.
La série des quarante quatre petites sculptures présentées, des artefacts de silex, reconstituent intégralement une série de fossiles, présentés dans quatre vitrines d’un petit musée d’archéologie préhistorique provincial français.






 
Le monde sous silence
est une installation constituée d’un matériel iconographique dans lequel chaque image ou message contient le mot MONDE.
À l’origine, des livres anciens et récents sur des sujets qui nous environnent, collectés depuis 2014 qui forme à ce jour, en 2018, une collection de trois cent soixante dix couvertures ou récits transposés pour cent trente deux d’entre eux en photogrammes, procédé ancien de la photographie noir et blanc, ainsi que des numérisations en couleur.
Une série de quarante quatre petits fossiles primitifs, taillés dans des ouvrages en ruine accompagnent dans l’installation, les protoéditions. 






 
Quoiqu’agencés dans l’espace par l’artiste, ces fragments épars du MONDE organisent de vastes cartographies dynamiques, se modifiant au gré des déplacements ou des rapprochements opérés mentalement par les visiteurs. On retrouve dans ce projet satellite tout le travail d’Emilie Benoist : des paysages d’une implacable minéralité où s’amorcent des fictions spéculatives sur l’évolution de ce MONDE, des fictions documentées, merveilleuses, hallucinées, nous parlant de mémoire, de collection et de recollection, de notre connaissance allusive des choses, irrémédiablement allusive (…)
Extrait du texte de Marie Cantos






Remerciement aux contributeurs du projet Le monde sous silence 2014 - 2018 :

CAC Centre d’art La traverse d’Alfortville, Bettie Nin et Cédric Talling, Centre d’art image/imatge à Orthez, Cécile Archambeaud, Bibliothèque Jean- Louis Curtis à Orthez, Studio Dust à Ivry-sur-Seine, Thomas Fougeirol, Manuella Editions,  Michel Baverey, Manuella Vaney,, Marie Cantos pour son texte et ses images, Sandra Aubry et Sébastien Bourg (treize collages originaux sur l’ouvrage Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne), Jean-Marc Terrasse, Amnesty International / France, Aurélie Chatelard, Stéphanie Godard, Marko Prelec, Etel Adnan, Vanessa Fanuele, François de Bordas, Bertille et Yvan Benoist-Gironière, Bibliothèque Centrale du Muséum d’Histoire Naturelle à Paris (prêts), Yves Benoist-Gironière, Thomas Benoist-Gironière, Boris de Vinogranov, Julio Villani, Laurence de Leersnynder, Dimitri Salmon, Elvire de Maintenant, Béatrice Malan, Juliette Tisné, Jean-Luc Dufay, Marion Sorant, la famille Latrobe, Anne et Tanneguy de Jorna, Laure de Lattre, Julien Sirjacq, Pascale Claude-Lafontaine, Floriane Michel, Liliane et Joël Bouchaud, Edouard Challe, Katherine Tisné, Ivan Guibert, Jeanne Hollande, Edouard Hollande, Bibliothèque Oscar Wilde à Paris (prêts), Sylvain Kermici, Aude de Bourbon Parme, Carole Leroy, Henri Lefebvre, Fréderic Dumont, Anita Gauran, Guillaume Ruffat, Christophe Pichon, Alexandra Noat-Dumeste, Dominique Meimoun, Marie- Amélie Clerc, Grégory Panteix, Raphaël Renaud, Pauline Fournier, Gilles Monge, Rafaï Delannon Thomas Ménetrey, Christophe de Fabry et les autres, anonymes, auteurs ou éditeurs. 

A Hole In Time / CAC La Traverse

                      

Géobiologies d'un territoire mycellaire / Victor Mazière